Elle est partie où la guerre ?

C’est avec grande joie que je vous convie au prochain spectacle de la Compagnie Toi-Tu, Elle est partie où la guerre, le samedi 7 décembre prochain à 20 h à la Maison de l’Allemagne, Fondation Heinrich Heine, au 27 boulevard Jourdan, 75014 Paris.

Vous trouverez ci-dessous la note d’intention.

Elle est partie où la guerre ?

« -Pourquoi tu es venue en France ?

– À cause de la guerre au Liban.

– Et maintenant il n’y a plus la guerre au Liban ?

– Non, elle est finie.

– Elle est partie où la guerre ? »

Cet échange avec ma fille Irène date de 2008. Je tombe dessus par hasard dans un carnet où je l’avais recopié : pourquoi ? Surgit alors le désir de répondre à cette question, à celle de mon enfant, de l’enfant que j’ai été, de tous les enfants, parce que l’enfance est « un couteau planté dans la gorge » et que la nécessité d’y retourner un peu m’a frappée au corps.

Ce monologue a été écrit par Xavier Briend à partir de matériaux biographiques que je lui ai confiés. Ils’en est emparé librement, il a imaginé, inventé, recréé mais tout est vrai.

Jihane Saouma

Compagnie Toi-Tu

Spectacle “Notre héros” à la fondation de l’Allemagne

Nous vous invitons au spectacle “Notre héros” adapté du récit de Claire Tencin et joué par deux comédiens, Aurélien Huguenin et Jihane Saouma, le mercredi 7 décembre 2016, à 20h30, à la Fondation de l’Allemagne, Cité universitaire, 17 boulevard Jourdan, 75014 Paris.

 

Je suis un héros, j’ai jamais tué un bougnoul. Ça commence comme ça. Une phrase coup de poing qui ne laisse pas insensible. Qu’est-ce que ça veut dire ? Que veut dire cet homme ? A partir de son histoire intime, la narratrice interroge le silence de son père et les blancs de l’Histoire : la guerre d’Algérie ne s’arrête pas avec les accords d’Evian, elle se poursuit dans les corps des soldats, des épouses, des enfants.

Ce récit de Claire Tencin mêle la voix du père et celle de la fille et reconstruit une mémoire autour de la table familiale, lieu de l’espace scénique et de la chorégraphie des corps blessés, aphasiques, révoltés. Les comédiens sont tantôt les personnages, tantôt les voix de ce récit tout à la fois brutal, comique, tendre et politique.

Nous voulons donner à voir cette expérience viscérale, donner à voir cette narration autobiographique qui questionne la société d’hier et singulièrement la nôtre, aujourd’hui.

Deux comédiens sur scène recréent un dialogue fictif entre le père et la fille, le passé et le présent, dans une distance au réel qui n’exclut ni violence, ni amour, ni jeu.